Saint Roch de Montpellier - Publication n°28 (06/01/2016)
"Alfred Courmes est de ces artistes inclassables, imagier perfectionniste des temps modernes [...] Longtemps oublié, exerçant de multiples métiers, le retour à la figuration des années 70 et plusieurs expositions touchant aux réalismes le remettent au goût du jour. Mais rien n'a pu altérer l'opiniâtreté de cet artiste atypique qui réinterprète avec fantaisie, spontanéité et subversion les sujets d'inspiration historique et mythologique des vieux maîtres du Quattrocento auxquels il voue un véritable culte, ce dont atteste son "Saint Roch de Montpellier". Feuille de paravent inachevé qui devait comprendre deux autres éléments: un "Saint Sébastien" (lien vers l'article) (MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris) et une "Sainte Famille" jamais achevée; son "Saint Roch" ébauché en 1936 et achevé en 1977, conserve les attributs traditionnels du saint patron des pestiférés, même si Courmes n'hésite pas à mettre à mal l'iconographie, laissant toujours, pointer une ironie dévastatrice et un esprit insoumis qui distinguent sa démarche décalée." Philippe Bouchet, Guide de poche, Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun, p 56-57, 2007.
"Saint Roch de Montpellier", 1977, Huile sur toile (162 x 63 cm) Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun. ©adagp
"J'ai tenté, recevant la leçon de Roger de La Fresnaye, de travailler sur des compositions durables, de faire de la peinture d'histoire, de m'obstiner sur la peinture de chevalet, travaillant en à plat, sur deux dimensions, dans le sens d'une hiérarchie qui s'établit entre les peintres, vers le plus difficile, le plus relevé, ce que, dans le métier on désigne par l'art de peindre l'histoire. Pourquoi ? Parce que, avant tout, il faut peindre la nature humaine, dans son contexte humain, dans ses paysages, dans ses fabriques, c'est à dire dans ses architectures, ses costumes, son environnement... C'est cela que je considère comme le métier de peindre, dans sa complexité et dans toutes ses implications de la condition humaine."
"Saint Sébastien", 1934, "La Vierge, l'Enfant et Saint Joseph", 1934, Mine de plomb (peut-être le 3e élément du triptyque), "Saint Roch", 1977, ©adagp (Christian Derouet, Cahiers du Musée national d'art moderne n°15, 1985, p 32-41)
"Saint Sébastien et la Sainte Famille", 1935, Huile sur panneau de bois (65 x 54 cm) Coll. part. ©adagp
"La Sainte Famille sponsorisée", 1989, Huile sur toile (195 x 130 cm) Coll. part. ©adagp
À voir:
Le musée de l'Hospice Saint-Roch, à Issoudun propose dans sa collection " musée de poche" une vidéo sur Alfred Courmes et Saint Roch écrite par Pierre Fresnault-Deruelle. (Lien vers la vidéo)
Un peu d'histoire:
Bien que saint Roch ait été, entre la fin du Moyen Age et le XIXème siècle, un des saints les plus vénérés dans le monde catholique, il faut reconnaître qu'on ne sait pas grand-chose de précis sur son compte. Les sources anciennes qui parlent de lui sont en effet peu explicites, en particulier sur le plan chronologique, et les rares données concrètes qui s'y trouvent sont obscurcies par l'adjonction d'innombrables épisodes plus ou moins légendaires.
Version de l'Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 :
Saint Roch (1295-1327) était fils d'un gouverneur de Montpellier; ses pieux parents, déjà avancés en âge, obtinrent sa naissance par leurs persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l'enfant qu'Il leur accorderait. Cet enfant du miracle naquit avec une croix rouge sur la poitrine, gage d'une toute particulière prédestination. Dès l'âge de cinq ans, il commençait à châtier son petit corps par des privations; il se signala, en grandissant, par une grâce spéciale d'hospitalité envers les pauvres et les voyageurs.
Quelques détails:
Détails de "Saint Roch de Montpellier", Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun. ©adagp
D'autres représentations de saint Roch:
"Saint Roch et l'ange", Claude Saint-Paul (vers 1666-1717), Église Saint-Nicolas-des-Champs, Paris
Statue de saint Roch, Église paroissiale Saint-Germain et Saint-Louis, Laz
Statue de saint Roch, Palmi (Italie)
Quelques dictons:
On dit :
De deux personnes inséparables : « C'est saint Roch et son chien ».
ou bien : « Qui aime saint Roch, aime son chien. »
De deux personnes qui toujours se suivent : « Qui voit saint Roch, voit bientôt son chien ».
De quelqu’un de mal peigné : « peigné comme saint Roch ».
On fête la Saint-Roch le 16 août:
« La Saint-Roch annonce le temps d'automne. »
« À la Saint-Roch, les noisettes on croque. »
« À la Saint-Roch, grande chaleur prépare vin de couleur. »
Pour les laboureurs : « Après la Saint-Roch, aiguise ton soc et chausse tes sabots » car le moment est venu pour eux de préparer les labours pour les semailles d'automne.
S'il pleut à la Saint-Roch les truffes pousseront sur le roc.
En savoir plus:
"Saint Roch de Montpellier", 1977, a été exposé:
- 1977, Exposition particulière, Galerie Jean Briance, 6 octobre au 12 novembre, Paris.
- 1979, French Art, Galerie Serpentine, Londres.
- 1979, Rétrospective, musée de Peinture, du 16 mai au 20 août, Grenoble.
- 1983, FIAC, Grand Palais, 24 septembre au 2 octobre, Paris
- 1989, Rétrospective, Musée de l’Hospice Saint-Roch, du 21 octobre au 17 décembre, Issoudun.
"Saint Roch de Montpellier", 1977, a été publié:
- Christian Derouet, Cahiers du Musée national d'art moderne n°15, 1985, p. 38.
- Vitalie Andriveau – Gilles Bernard, Alfred COURMES, Préface de Michel Onfray, le cherche midi, 2003, p. 159.
- Philippe Bouchet, Guide de poche, Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun, 2007, p. 56-57.
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